Qu’est-ce que la psychanalyse ?

Inventée par Freud à la toute fin du XIXème siècle, la psychanalyse est une méthode qui propose d’effectuer un travail sur soi à partir d’une exploration de l’inconscient. Ce travail de découverte n’est possible que si le moi conscient consent à s’absenter temporairement, pour laisser le champ libre à une parole qui se déroule aussi librement que possibles, à nos capacités de rêveries. La position allongée favorise la détente ; certains apprécient de pouvoir ainsi se laisser-aller, d’accéder à des souvenirs, de remonter dans le temps, voire de régresser, c’est-à-dire de ressentir les émotions, de visualiser des scènes de leur enfance, peut-être même de s’exprimer comme ils le faisaient enfants – ce n’est pas forcément courant, mais cela peut arriver. Pour d’autres, c’est plus difficile, quand ce n’est pas franchement inquiétant ; quand on souffre de se sentir abandonné, par exemple, ou que l’on consulte à la suite d’un abus ou d’un traumatisme, le regard du thérapeute peut constituer un soutien et dans ce cas, il vaut mieux que la thérapie se déroule en face à face. En tout cas pendant un certain temps – d’une durée difficile à déterminer à l’avance – jusqu’à ce que le patient se sente suffisamment en confiance pour s’allonger et se laisser aller à dire tout ce qui lui passe par la tête, aux rêveries évoquées précédemment.

Ma vision en tant que thérapeute psy

En tant que thérapeute psy et analyste, j’adapte le dispositif à la situation présente, au moment que nous traversons ensemble, l’analysant – le patient, c’est-à-dire la personne qui souffre – et moi : certains patients s’allongent au bout de quelques séances à peine, mais il m’arrive parfois d’occuper un fauteuil disposé de telle manière qu’ils peuvent maintenir un échange de regards avec moi, s’ils le souhaitent, sans avoir à se contorsionner (c’est le dispositif dit « à l’américaine », popularisée par la série In Treatment). Certains patients ferment les yeux et plongent ainsi en eux-mêmes (ce que le face à face littéral, chacun sur un siège, rend évidemment difficile !) ; un observateur facétieux remarquerait que moi, l’analyste, il m’arrive aussi de les fermer – pas pour m’assoupir (ce qui pourrait m’arriver, nul n’est parfait !), mais pour suivre les images mentales qui me viennent à l’écoute du patient. Pour ensuite, le cas échéant, les interpréter, c’est-à-dire lui donner à entendre le sens caché à lui-même de ce qu’il vient d’exprimer. Je crois que la psychanalyse, fondamentalement, c’est ça : ce moment où, à travers un mot peut-être dissonant, une intonation différente, une variation dans l’intonation, l’évocation d’un rêve bien entendu, d’un acte manqué, d’une situation de souffrance chronique, d’un point d’émotion soudaine ou d’un scénario de répétition dans les échecs, c’est-à-dire comment est dit ce qui est dit autant que le contenu à proprement parler, jaillit la vérité du sujet. La vérité en question peut être fugace et le sujet pas forcément prêt à l’entendre, à se l’approprier, et c’est une des raisons pour lesquelles l’analyse prend un certain temps. Il s’agit en effet moins de passer du temps à remonter à un trauma premier qui serait une sorte de clé expliquant tous les dysfonctionnements de la personne (bien que, dans certains cas, l’accès à un tel trauma soit long et douloureux, et qu’il faut bien aussi en passer par là), que de permettre au sujet en analyse d’accéder à son désir, un mot qui n’est pas toujours facile à saisir tant il se confond notamment avec le sexuel dans ce qu’il a de plus immédiat, mais qui va bien au-delà (à moins de considérer que tout est sexuel !), qui l’engage tout entier, lui le sujet – homme ou femme, bien sûr – d’accéder à ce qu’il est, pas comme une chose fixée une bonne fois pour toute, mais dans ce qu’il est en rapport à lui-même et au monde.

« Deviens ce que tu es », dans cette formule de Nietzsche le « deviens » est aussi important, voire davantage, que le « tu es », parce qu’on ne cesse jamais de devenir, d’advenir à soi.

Quel est l’objectif de la psychanalyse ?

Voilà donc, en quelques phrases sans doute trop rapides, le travail psychanalytique que je propose en tant que thérapeute psy. Ce travail est-il efficace ? Permet-il de guérir ? Cette question m’est souvent adressée, soit dès la première séance, dite « préliminaire », où l’on se « flaire » l’un l’autre (le patient : puis-je lui faire confiance ? me donne-t-il envie d’entreprendre ce chemin/ l’analyste : vais-je être capable de l’accompagner ? en ai-je envie ?) et les psys eux-mêmes se la posent, la littérature spécialisée en témoigne : la psychanalyse est-elle thérapeutique ou une démarche de d’exploration de soi qui ne guérit, pour reprendre la formule de Lacan, que « de surcroit » ? Les deux, bien entendu, en tout cas pour ce qui concerne ma pratique. Il y a le chemin, le « deviens », je l’ai évoqué ; mais il y a aussi l’objectif : souvent, on vient consulter parce qu’on souffre, et qu’il s’agit bien d’en faire quelque chose, de cette souffrance, de la traverser, pour la surmonter et, sinon s’en débarrasser complètement, tout au moins la rendre vivable – dans certains cas, en faire même une source de créativité, mais ne nous emballons pas ! Autre exemple : les échecs à répétitions, qu’ils soient relationnels (amoureux) ou professionnels. L’analyse, ce n’est pas du coaching (même si, parfois, un conseil opportun peut aider), mais enfin, il s’agit bien, là aussi, d’en sortir, de ce cycle infernal des échecs.

Pour conclure, je dirais que l’analyse, ce travail sur l’inconscient (dont il a été assez peu question ici : l’occasion d’une autre page, à venir…), est au service de la vie. Ce n’est pas un vain mot, la vie : ce n’est pas le « bonheur », la « sérénité », tout ce que nous vendent les marchands de félicité ; la vie est faite d’épreuves, elle peut être, comme on dit, « cruelle » (bien que la cruauté soit d’abord l’apanage du genre humain), faite de joies sans doute mais aussi de chagrins, de tristesse, de moments d’abattement. Mais la vie, c’est ce feu qui nous anime, qui nous fait nous lever le matin (ou dans la nuit pour les noctambules !), qui nous donne envie (en-vie, le jeu de mots nous tend les bras), même si l’envie à certains moments est de ne rien faire, pour ensuite, quand même, se relever et aller de l’avant. Vers soi-même et vers les autres. D’être un peu moins seul, même dans la solitude (ou d’arriver à se retrouver soi-même, de s’isoler dans la multitude !).

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